mardi 16 février 2010

Conclusion

Créer pour survivre.
Voilà bien un des aspects de l’art soulevé au cours de ce mémoire. Comment l’art est utilisé par les réfugiés comme une arme afin de subsister dans un monde qui ne veut pas d’eux ? L’homme enfermé, enchaîné à sa condition d’exilé cherche dans l’art un fil conducteur entre son passé et son présent.
Le but de ce travail de mémoire ne consiste pas à donner une définition de l’art concentrationnaire, mais à comprendre tout ce que l’action de création pouvait permettre dans une situation de vie extrême. Cela prouve, encore une fois, la nécessité vitale de création pour l’homme.
L’art dans ce milieu concentrationnaire apparaît comme un moyen de…, un instrument permettant d’atteindre quelque chose comme la réaffirmation militante, le témoignage iconographique, la recherche identitaire et culturelle. Il est utilisé, la plupart du temps, comme un outil bien que la majorité des artistes présents dans les camps continue à concevoir la création comme de l’art pour l’art, c'est-à-dire sans aucune finalité pratique. Cependant, l’art est resté un lieu d’expression mais aussi un moment d’histoire. Ces œuvres dépassent le monde de l’art pour devenir de véritables témoignages iconographiques d’une mémoire du fait traumatique.
L’expression artistique a pris des formes très différentes selon chaque auteur, quel que soit le courant dont il est issu, qu’il ait des bagages artistiques ou pas. Mais quels que soient les auteurs, artistes ou amateurs, ces productions ne restent pas moins la trace de leur vie dans ces camps. Elles appartiennent désormais à la mémoire collective.

Une interrogation reste en suspens : quelle place donner à ces productions ?
Doivent-elles être conservées dans des archives ou bien dans des musées ? Doivent-elles rester des documents historiques permettant de mieux comprendre la vie dans ces camps, ou bien peuvent-elles être incluses dans la scène artistique ? La majorité des dessins de Josep Bartoli est actuellement conservée aux archives historiques de Barcelone mais quelques œuvres ont été déposées au musée de Empodà à Figueres, en Catalogne. Josep Franch-Clapers a fait une donation de ses dessins et peintures aux archives de Catalogne à Sant Cugat mais depuis 2005, une partie d’entre eux a été transférée vers un musée conçu spécialement pour l’artiste dans sa ville natale de Castellterçol (Barcelona).
Il est difficile de décider d’un lieu pour leur conservation et le choix se fait en fonction de chaque artiste. L’art concentrationnaire ne s’impose pas comme un moment artistique qui aurait influencé la scène de l’art. Il s’inscrit dans un autre contexte très particulier car il est né et mort dans un univers clos. La présentation de telles créations a comme objectif premier de nous donner à voir ce que l’homme peut produire, un univers de déshumanisation, mais aussi ce que l’homme peut en retour créer, de l’art pour survivre. C’est pour cette raison qu’au-delà de se trouver à la charnière entre l’histoire et l’histoire de l’art, ces productions intègrent des préoccupations sensibles à toutes les disciplines des sciences humaines. Toutes ces créations soulèvent les interrogations essentielles liées à l’humanité même de l’homme.

Cependant, il reste bien des points à développer et à éclaircir. Ce sujet mériterait une étude plus exhaustive des expressions artistiques dans la situation extrême que fut la vie dans les camps de réfugiés. Seule une petite partie des artistes (surtout des catalans) a été abordée dans cette étude, pour des raisons de cohérence. D’autres n’ont été qu’évoqués et n’ont pas donné lieu à une analyse. Ce travail n’a été qu’une amorce de réflexion, un premier jet d’interprétation cherchant des références dans les quelques études réalisées sur ce thème et les parallèles parfois périlleux avec les camps d’extermination nazis.

Il faudrait aussi ouvrir la problématique de l’art de l’exil à la création réalisée à la sortie des camps dans ces mêmes régions du sud de la France. Quelques travaux ont déjà été entrepris mais il reste encore beaucoup à faire pour comprendre ce que peut signifier véritablement l’art de l’exil espagnol, et surtout pour retrouver les artistes ainsi que leurs œuvres. On pourrait alors s’interroger sur la mutation de l’exil dans le temps. Comment le déracinement et la mémoire de l’exil sont ils vécus à travers l’art ?
Francisco Agramunt Lacruz, dans son dernier ouvrage publié en 2005 : Arte y represión en la guerra civile , consacre une partie à la production dans les camps. Il propose une liste la plus complète possible des noms des artistes mais aussi de tous les professionnels du milieu des arts qui ont fui le pays après 1939. Certains connurent les camps de regroupement, d’autres réussirent à l’éviter. Tout reste encore à faire afin d’étudier leurs productions. Cette liste trouve ici sa place afin de faire résonner leurs noms dans l’histoire et les faire enfin entrer dans la mémoire de l’exil républicain espagnol.

Les peintres installés en France ou bien de passage :
Hilarión Brugarolas, Josep Torrent Buch, Manuel Camps-Vicens, Antonio Quirós, Pablo Salen, José Alejos, Vasallo Blasco, Librero Santolaya, N.Ferrán, Carlos Pradal, Farret, José Vargas, Alvaro de Orriols, José Fabregás, Angel Botello Barros, Antonio Prats Ventós, Nicomedes Gómez, Francesc Miró, Nemesio Raposo, Gerardo Lizarraga, Manuel Valiente, Josep Franch-Clapers, Call, Argüello, Zurita, Espanyol, Izquierdo-Carvajal, Medina, Gines Parra, Cristóbal Ruiz, Manuel Angeles Ortiz, Oscar Domínguez Palazón, Eugenio Fernández Granell “Eugenio Granell”, Menchu Gal Orandain, Aureliano Bibiano de Arteta y Erraste, Ramón Pontones, Francisco Camps Ribera, José Alloza Villagrasa, Francisco Capdevila Moreno, Francisco Riba-Rovira, Darío, Javier Ciria Escardivol, Carmona de la Puente Ramón Gaya Pomés, Timoteo Pérez Rubio, José Moreno Villa, Horacio Ferrer, Eduardo Vicente, Ramón Pontones Hidalgo, Orlando Pelayo, Marian Andreu, Eduardo Muñoz Orts “Lalo”, Balbino Giner García, Domingo Gimeno Fuster, Antonio Rodríguez Luna, Aurelio García Lesmes, Salvador Batolozzi Rubio, Carlos Fontseré Carrió, Salvador Soria Zapater, Francisco Sales Roviralta, José Liceras López, José Bardasano Boas, Juan de Aranoa y Carredaño, Pío Fernández Cueto “Pío Fernández Murieras”, Josep Bartolí, Esteban Abril, Ponti, Calafell, Jukian de Tellaeche y Aldasoro, Angel Osorio Y Gallardo, Fernando Teixidor Guillén, Jordi Camps Ribera, Carmen Cortés D’Aguade, Rafael Martínez Padilla “Padilla”, Rafael Ventura Mollá, Segundo Vicente, Lucio López Rey, Rodolf Jauría-Gort, Francisco Forcadell-Prat, Martí Blas Basi, Ignacio Vidal Molné, Juan Larramendi Arburúa, José García Alvarez “José García Tella”, José Gutiérrez Solana, Angel López-Obrero Castiñeira, Eduardo Lozano, Inocencio Burgos Montes, Luis Vidal Molné “ Molné”, Pedro Creixam Picó, Juan Estellés, Antonio García Lamolla “Lamilla”, Antonio Galván Zanón, José y Margarita Frau, Gabriel García Maroto, Pedro Pruna, Joaquín Peinado, Pedro Flores, Antoni Clavé, Francesc Sala, Aurelio García Lesmes, Gabriel García Maroto, Angel Ferràn Coromines, Augusto Fernàndez, María Luisa Fernàndez « Marixa », Jorge Soteras, Maria Sanmartí, Juan Sans Amat, Manuel Colmeiro, Josep Suau, Alfons Vila Franquesa « Shum », Lucio López Rey, Pablo Planas, Rey-Vila, Manuel Viola, Francisco Rivero Gil, Augustín Alamàn, José Vilató Ruíz « J. Fin », Javier Vilató Ruiz, Bruno Beran, Diamantino Riera « Diamantino », Manuela Ballester, Rosa Ballester, Josefina Ballester, José Miquel Serrano, José García Ortega « Pepe Ortega », Elvira Gascón, Eduardo Pisano, Maria Bosqued, Francisco García Esteve, Mignorance, Julio Montes, Javier Oteyza, Plà Miracle, Luis Semana, Ramón J. Sender, Victoriano Lorenzo Aguirre, Juan Masià Doménech, Salvador Tarazona, Francisco Caro Fernando, Buenaventura Trepat Samarra, Jaime de las Heras, Gabriel Alabert Bosque, Heleno Cases, Rafael Gil Cucó, Manuel Edo Mosquera, José Enrique Rebolledo, José Picó Martí, Vicente Bautista Belda, Vicente Rojo, Martel Mentor Blasco, Francisco Tortosa, Remedios Varo, Vela Zanetti, Domingo Angulo Andrés « Andrés », José Muncunill, Néstor Basterrechea, Luís Marin Bosqued, Joaquín Sunyer Miró, Bernandino Bienabé Artia, Ignacio Mallol, Maruja Mallo, Manuel Viladrich, Melchor Font, Joan Castanyer, Juan Alcade, juan Bonafé Bourguignón, Benito Barrueta Asteinza, Ricardo Arrue Valle, Miguel Cradona Martí, Martín Durbàn, Alberto Junyer, Esteban Francés, Loty de la Granja, Antonio Farreny, Juan Chamizo, Francisco Marco Chillet, Enrique Clement, Pedro Bas Codina, Sonia García, Carlos Vàsquez Ubeda « Chantecler », Hermenegildo Anglada-Camarasa, José García Narejo, Julia Jiménez Cacho, Monserrat Aleix de Pecanins, Regina Raull, Narciso Llorach Oliart, Bernardo Ylla Bach, Benito Messeguer, Rafael García Escrivà, Fernando Callicó Botella, Miguel García Vivancos « Vivancos », Antonio Peyri, Joan Jordà Godó, Francisco Espriu Puigdollers, Francisco Bajén, Miguel Marina, Joaquín Martí Bas et Marcelino Porta.

Les graveurs, dessinateurs, illustrateurs, caricaturistes et affichistes :
Felius Elías Bracons, Avelino Artís Gener « Tisner », José Grau Hernàndez, Miguel Almirall, Helios Gómez, Mario Armengol, Luciano Quintana Madariaga « Nik », Argüello, Enrique Garràn, José Espert Arcos, Fracesc Teix, Alvaro de Orriols, Josep Renau, Juan Renau, José Cabrero Arnal, Ramón Milà Ferrerons, Gérmàn Horacio, Rafael Alberti, Miguel Prieto, Gregorio Muñoz Montoro, María Teresa Toral, Arturo Bladé, Juan Bautista Acher, Enric Crous Vidal, Alfonso Vila, Ernesto Guasp, Federico Santiago, Eduardo Robles « Ras », Antonio Bernard Gonzalvez « Toni », Miguel Orts Sànchez, Salvador Fariñas, Julio Figueras Moret, Eduardo Fiol, Manuel Fontanals Mateu, José Agut Armer, Augustín Nogués Aragonés, Alfonso Rodríguez Castelao, Víctor García « Ximpa », José Subirats Samora, José Machado, José Bergamín, Antonio Rodríguez Romera, Soledad Martínez, Manuel Alfonso Ortells, Jaume Inglès Isern, Juan Nuri, Juan Bautista Toledo Pinazo,
Santiago Ontañón Fernàndez, Jacinto Bofarull Forasté « Xut », Amparo Martínez, Magdalena Lozano, Luis Bagaria, Antonio de Guezala y Ayrivié, José María Beltràn, Francisca Rubio « Juana Francisca », Vicente Petit, Rogelio Maríin Crespillo Rendo, Pedro Preux, Mary Martín, Luis García Gallo « Coq », Luis Quintanilla Isasi, Andrés García de la Riva « Andrés Colombo », Miguel Cardona et Mario Zaragoza Company.

Les sculpteurs:
Josep Viladomar Massanas, Jacinto Latorre, Antonio Alós, Baltasar Lobo Casuero, Apel•les Fenosa Florensa, Honorio García Condoy, Rafael Tona Nadalmai, Mir Clavell, Joaquim Vicens-Gironella, Desgracias Civil Vallverdù, Rosa Chacel, Joan Rebull, León Barrenechea Pérez, Alfredo Just, Enrique Moret Astruells, Francisco Albert, Leandre Cristófol Peralba, M.Cañas, Miguel Paredes Fonollà, Ceferino Colinas Quinós, Victoriano Macho Rogado, Mateo Fernàndez de Soto, Víctor Fernandez Puente, Víctor Trapote, Angel Tarrach Barribia, Francisco Vàsquez Díaz « Compostela », Manolo Pascual, Juan Junyer, Jorge de Oteyza, Elisa Piqueras, Martín Barral, Pablo Yusti Conejo, Francisco Badía Plasencia, Francisco Mateu Sanchís, Joan Serralta, José Horna, Claudio Tarragó Borràs, Vicente Pallardó et José María Giménez Botey.

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